La conduite automobile et le pilotage sur circuit sont si différents, qu’on pourrait résumer qu’a part l’aspect général de la voiture et la position derrière le volant similaires, tout le reste diffère!
Pour faire simple, voici les 4 basiques essentiels lorsqu’on envisage de piloter sur un circuit
1-La position de pilotage sur circuit
Première étape indispensable : s’installer dans la voiture et le faire bien! L’enjeu est littéralement de faire corps avec la voiture : vous devenez la voiture, vous êtes la voiture. Chaque action pour être anticipée implique que chaque mouvement de la voiture soit ressenti : c’est ce que l’on appelle “la remontée d’information”.
Objectif : être bien installé, stable, pour agir sur les commandes avec précision (volant, pédalier, levier de vitesse).
Les éléments clés de la position de conduite sont les suivants :
- Le pied gauche en appui sur le repose-pied à gauche des pédales
- Vérifier que le pied gauche peut aller débrayer à fond sans tendre la jambe 100% (en cas de boite manuelle)
- Le talon du pied droit est positionné face à la pédale de frein, la pointe du pied sur l’accélérateur
- Si il y a un réglage de hauteur de siège, faire en sorte de pouvoir voir à partir de 6 ou 8m devant le pare choc de la voiture et jusqu’a l’horizon suffit largement. plus vous êtes assis bas, meilleures seront les sensations
- Le haut du corps (dos, épaules) plaqué au fond du baquet ou du siège, bassin légèrement avancé (plus morphologique que d’avoir tout la longueur du dos en appui sur le dossier
- Les mains à 9h15 sur le volant
- Les bras détendus, coudes vers le bas, forment un angle (entre avant-bras et bras) entre 90° à 120° environ
- Dans une rotation du volant, vérifier que le bras, dont la main passe par la position haute du volant (midi), n’est pas complètement tendu

2-Le regard sur circuit :
C’est le pilier du pilotage, le regard permet d’anticiper chaque action sur les commandes, permet de corriger précisément si besoin une trajectoire : être au bon endroit au bon moment. Comme les gestes suivent le regard, Il permet de positionner le véhicule précisément où l’on souhaite sur la piste. Avant même de freiner ou de braquer il est important de viser la trajectoire souhaitée.
Projeter son regard ne signifie pas forcement regarder à 200m tout le temps, mais comme un beau geste “rugbystique” d’un Wilkinson qui pour transformer un essai regarde les poteaux puis regarde le ballon puis le centre des poteaux plusieurs fois de suite, le pilote cherche à regarder ou il veut mettre ses roues puis regarder sa position actuelle plusieurs fois de suite sur les premiers tours d’un nouveau circuit, puis 1 seule fois suffira. L’anticipation de chaque point de repère à l’entrée, milieu (corde), et sortie du virage, permet d’optimiser la précision de la trajectoire, la vitesse de passage, et donc le temps au tour.

3-La trajectoire idéale sur circuit
C’est la meilleure façon d’utiliser la largeur de la piste pour négocier un virage, dans le but de perdre le moins de temps possible en limitant les “contraintes” dictées à la voiture. La trajectoire instinctive, celle que l’on aurait tendance à faire naturellement avant de travailler le sujet correspond à la trajectoire qui “plonge” très tôt à l’entrée du virage, légèrement en survitesse, ce qui implique de sortir large et pas vite du virage et donc perdre énormément de temps.
Par temps sec, c’est la recherche de la trajectoire idéale qui prime.
La philosophie de La trajectoire idéale pourrait se résumer dans la phrase “sacrifier l’entrée du virage, afin d’en privilégier la sortie”. Il n’y a en effet pas d’intérêt à rentrer fort dans un virage si la sortie n’est pas optimale, car le temps perdu sur la portion de circuit suivante sera forcément plus pénalisant, car plus long que le temps gagné sur la petite portion de l’entrée du virage.
La trajectoire idéale passe par trois points clés :
- le point de braquage, celui à partir duquel il faut tourner, il se situe en extérieur, du coté de la piste opposé au virage.
- Celui de corde, celui qui se trouve la plus à l’intérieur du virage, généralement juste après le milieu du virage.
- Et celui de sortie, à l’extérieur du coté de la piste opposé au virage en fin de virage.
Attention! par temps de pluie, l’idée est plutôt de “décroiser” cette trajectoire idéale par temps sec. Très surprenant au début, car la distance parcourue est plus longue et la “ligne” moins intuitive. Elle consiste à “chercher le grip” là ou il est. C’est à dire freiner milieu de piste, voir coté intérieur du virage. braquer plus loin, plus tard que sur le sec pour aller chercher une trajectoire extérieure au virage et revenir ensuite coté intérieur ou milieu de piste en sortie de virage. Elle maximise l’adhérence sur un revêtement moins usé, plus poreux et permet d’éviter les dépôts de gomme et de carburant. Les pneumatiques adhèrent donc mieux malgré la pluie.

4-Le freinage sur circuit :
“Pour aller vite sur circuit, il faut savoir freiner”, rien n’est plus vrai que cet adage. Le freinage est un des éléments les plus importants pour la performance. Il permet en effet de dicter la vitesse optimale au km/h près dans chaque portion du circuit et de “charger” les 2 roues avant, délester les roues arrières. Ce qui va permettre à la voiture de pivoter, de tourner naturellement. Oui, pour résumer, une voiture tourne grâce aux freins, le volant ne donne qu’une indication de direction.
Les lois physique et le bon sens nous indiquent que plus nous roulons vite plus il faudra freiner fort, plus nous freinons fort, plus nous ralentissons, moins avons besoin de frein. Sur circuit le freinage le plus intéressant à utiliser est donc un freinage “dégressif”. Alors que sur la route de tous les jours, par habitude et recherche de confort, nous avons plutôt tendance à faire l’inverse. Freiner de plus en plus fort, soit freinage progressif.

Pour aller plus loin
Lorsque vous comprendrez que pour piloter, il faut : faire corps avec votre auto, regarder précisément ou vous souhaitez aller, et faire tourner la voiture sur les freins ! Alors il ne vous restera plus qu’a répéter le geste parfait pour devenir “un pilote vite” !
Einstein disait ” la connaissance s’acquiert par l’expérience, tout le reste n’est que de l’information”. Venez participer à un stage de pilotage sur circuit pour apprendre ou vous perfectionner grâce aux précieux conseils de Julien. Coach professionnel, qui saura vous accompagner avec précision quelque soit votre niveau. Accessible à tous.