On distingue deux types de perte d’adhérence : le sous-virage, situation ou le véhicule « sous-tourne », l’avant du véhicule se dirige vers l’extérieur du virage. Le survirage situation où l’arrière du véhicule dérive car le véhicule tourne plus qu’il ne faudrait, le véhicule « sur-tourne ».
A bien y regarder, il existe un 3e type de perte d’adhérence. Ce dernier plus rare est la glisse des 4 roues du véhicule en même temps. Ce type de perte d’adhérence survient généralement sur des véhicules parfaitement équilibrés en vitesse excessive « eu égard au conditions » comme disent nos gardiens de la route 🙂
Le sous-virage
Plusieurs causes possibles :
Le sous-virage, peut être provoqué par une entrée trop rapide en courbe. Même en formule 1, que l’on considère comme les véhicules les plus performants qui soient, en entrant avec une vitesse excessive dans une courbe, l’avant du véhicule va décrocher et « tirer tout droit ». L’avant ne trouvant pas d’adhérence à cause de la vitesse.
Il peut aussi être provoqué sur des véhicules sans ABS. Un freinage excessif va alors bloquer les roues et va entrainer le véhicule tout droit au lieu de tourner.
Pour la cause suivante, il est primordiale d’intégrer la notion de « transfert de charge ». Très simple à comprendre, imaginez qu’il y a une balance pour mesurer le poids sous chaque roue. Lorsque vous accélérez la charge se transfert de l’avant vers l’arrière, le poids aux roues arrières augmente. lorsque vous freinez, transfert de l’arrière vers l’avant. Dans un virage à gauche, les droites sont plus chargées et inversement donc.
Par conséquent, du sous-virage peut se retrouver lors d’une accélération trop importante en virage. Prenons un exemple concret pour un virage dont la vitesse de passage maximale de 100 kilomètres heure. Un passage dans cette courbe à une vitesse légèrement inférieure, 90km/h, mais en phase d’accélération peut provoquer un sous-virage. La charge étant à ce moment là sur l’arrière du véhicule, l’avant se retrouve délesté et la direction répond moins précisement.
Une autre cause de sous-virage : le sur-braquage. En effet l’adhérence des pneumatiques et optimale lorsque ces derniers sont dans l’axe de la piste ou de la route ou proche de l’axe. Plus vous demandez de braquage à la direction, moins vous êtes sur de la réponse précise. Autrement dit, plus la vitesse est élevée, moins l’angle de braquage est efficace.
Solutions :
- Pour sortir d’un sous-virage, le premier principe à mettre en œuvre et de déplacer le regard là où l’on désire aller et non pas là où semble se diriger le véhicule.
- En cas de vitesse trop importante, ralentir le véhicule.
- Pour un sur-braquage, débraquer légèrement jusqu’à retrouver de l’adhérence sur l’avant.
- En cas d’accélération en courbe, soulager l’accélérateur, voir décélérer légèrement afin de récupérer de la charge sur l’avant.
Le survirage
A noter que des éléments extérieurs comme la pluie, la neige, la route sale peuvent amplifier ce phénomène, mais à la base plusieurs cause possibles pour le survirage :
Le plus évident, un freinage prononcé plus un coup de volant brusque en fin de freinage. Cela provoque un « délestage » du train arrière, puis une rupture d’adhérence de ce même train.
Le survirage peut aussi être provoqué par une simple décélération, un « levé de pied ». Ce phénomène transfert les charges sur l’avant du véhicule sous l’effet du frein moteur, même très léger, déleste l’arrière. L’alliance de ces éléments avec un peu de volant peut provoquer une dérive du train arrière.
Sur des véhicules de type propulsion, une accélération franche peut suffire à provoquer la dérive du train arrière. Cela est fréquent en courbe mais peut aussi se produire en ligne droite si l’adhérence du sol et des pneumatiques est faible, ou que le véhicule est très puissant (au delà de 400 chevaux environ).
Sur les véhicules en propulsion, le survirage peut aussi être provoqué au moment du rétrogradage (4e-3e, où 3e-2nde). Le passage à la vitesse inférieure provoque un « blocage de boîte » ne durant qu’un instant, mais suffisant pour faire dériver le train arrière.
Solutions :
- L’élément clé est encore une fois le regard, ce dernier doit toujours être positionné là où l’on souhaite aller.
- Le deuxième élément, normalement un réflexe lors du survirage, et de contrebraquer. L’angle de contre braquage et proportionnel à l’angle de dérive du véhicule. Le tout guidé par le regard pour etre préciz au degrès près.
- L’étape suivante consiste à re charger l’arrière du véhicule, en procédant à une accélération. Sur les tractions cette accélération peut être franche voir maximale. Sur les transmissions intégrales et les propulsions la ré-accélération doit être mesurée pour retrouver de l’adhérence en évitant d’amplifier le phénomène de dérive.
L’astuce du coach !
Pour éviter le fameux « coup de raquette » en fin de contrôle de survirage, il est nécessaire de remettre les roues droites une fraction de seconde avant que le reste du véhicule se retrouve dans l’alignement de la piste. Il s’agit d’anticiper le mouvement du véhicule et de conserver le volant droit un court instant avant que l’intégralité de la voiture soit droite. Cela permet de stopper la dérive du véhicule et de le garder dans le bon axe en évitant le coup de raquettes qui vous « éjecte » dans l’autre sens. Le coup de raquette est généralement irrattrapable mais reste prévisible avec de l’expérience.
Les lois de la physique sont les mêmes pour tous, peu importe la puissance du véhicule et le type de transmission avec l’inertie et la bonne technique il est possible de faire décrocher n’importe quel véhicule. À l’inverse il est aussi possible de maîtriser et connaître les limites de chaque véhicule et ainsi de limiter les pertes d’adhérence en maximisant la performance.
Dans le monde de la compétition, les voitures de course sont généralement typées légèrement sous-vireuse. Cela permet d’avoir une attaque plus franche en entrée et de pouvoir sortir plus vite des virages. Cela se ressent au chrono et le gain de performance est au rendez-vous.
Pour aller plus loin
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